Fort-Bobard
par Benoît le, 20/07/2016Ce message est le seul que je suis autorisé à envoyer de Fort-Bobard, où je suis enfermé depuis huit jours et d’où je ne pourrai pas sortir avant cinq semaines au moins…
Je me nomme Benoît. J’ai été sélectionné pour participer au célèbre jeu télévisé «Les 55 jours de Fort-Bobard» qui impose chaque année à treize jeunes gens, du 1er juillet au 24 août, une série d’épreuves d’endurance dont l’enjeu final est une somme de cent mille bobards d’or.
Je n’ai vraiment pas eu de chance car je suis tombé dès la première semaine sur l’épreuve la plus redoutée, la seule qui soit irrévocablement éliminatoire en cas d’échec: celle de la chambre aux questions.
Le principe en est simple: le candidat doit répondre en cinq minutes à dix questions plus ou moins farfelues, mais il doit retirer un vêtement à chaque erreur. Bien entendu, il est définitivement éliminé s’il se retrouve à poil avant la fin de l’épreuve…
Je suis donc entré dans la fameuse pièce où m’attendait le maître des lieux, entièrement dissimulé derrière un masque cornu et une lourde cape noire :
- Bonjour Benoît, tu connais la règle du jeu. Es-tu prêt à répondre à mes questions?
- Oui.
- Tu dois dire: oui Maître.
- Oui Maître.
- Première question: en quelle année ont été créés «Les 55 jours de Fort-Bobard»?
- 1990, Maître.
- Bonne réponse. Deuxième question: quelle est la capitale du Lichtenburg?
- Lichtenburg, Maître.
- Bonne réponse. Plus difficile maintenant: peux-tu deviner le vêtement que je porte sous ma cape?
- Un pantalon, Maître.
- Mauvaise réponse. Enlève ton tee-shirt. Autre proposition?
- Un caleçon, Maître.
- Mauvaise réponse. Enlève tes baskets. Autre proposition?
- Un maillot de bain, Maître.
- Bonne réponse. De quelle couleur est-il?
- Bleu, Maître.
- Mauvaise réponse. Enlève tes chaussettes. Autre proposition?
- Rouge, Maître.
- Mauvaise réponse. Enlève ton pantalon. Il ne doit plus te rester grand-chose…
- Non Maître.
Effectivement, il ne me restait plus que mon slip. Tout en baissant mon pantalon, je commençais à bander en dépit du stress que je ressentais.
- Bien, j’ai l’impression que la situation t’excite. Si je ne m’abuse, tu es en train de bander?
- Oui Maître.
- Bonne réponse. Mais tu n’as toujours pas deviné la couleur de mon maillot de bain…
- Noir, Maître.
- Bonne réponse. Mais il est orné d’une étoile, peux-tu me dire quelle sa couleur? Attention! C’est la dernière question. Dans ma grande bonté, je te laisse deux possibilités…
- Rouge, Maître.
- Mauvaise réponse. Autre proposition?
- Jaune, Maître.
- Mauvaise réponse. Elle est noire sur fond noir car chez moi tout est sombre, aussi sombre que l’avenir qui t’est réservé. Tu sais ce qui te reste à faire…
Je fis glisser mon slip jusqu’au sol, tout en essayant maladroitement de dissimuler mon érection. Aussitôt, les deux assistants du maître m’empoignèrent sans ménagement et me traînèrent jusqu’à la pièce voisine, où se trouvait une cage de fer d’environ deux mètres de côté. C’est là que je suis enfermé depuis huit jours, nu comme un ver, nourri au pain sec et à l’eau, avec l’autorisation de me branler une fois par jour pour passer le temps jusqu’à mon éventuelle libération…