Confinement (suite)
par Jovin le, 20/06/2020Je n’ai donc plus le choix... Si je veux récupérer mes fringues, je dois aller chercher ma clé de voiture, que j’ai dissimulée à un quart d’heure de marche d’ici. Je me mets en route d’un pas mal assuré, vêtu seulement de mes chaussettes et de mes baskets.
Au début du parcours, les mirabelliers en fleurs qui bordent le chemin forment en quelque sorte un rideau ténu qui me dissimule plus ou moins à la vue des intrus éventuels, pour peu qu’ils ne se dirigent pas vers moi. Mais au fur et à mesure que j’approche du pylône au pied duquel j’ai caché la clé, je suis en quelque sorte à découvert, c’est le cas de le dire...
Arrivé au pied du pylône, je me précipité fébrilement pour soulever la pierre sous laquelle j’ai dissimulé la clé lorsque j’entends des éclats de voix en provenance de la rue qui descend vers le village. Je me blottis instinctivement derrière le pylône, mais celui-ci n’est pas si gros et ne dissimule pas grand-chose. Si ces voix sont celles de promeneurs qui se rendent à la chapelle désaffectée, je serai fait comme un rat dès qu’ils arriveront à ma hauteur...
Au bout de quelques secondes qui me paraissent durer une éternité, je constate que personne ne vient dans ma direction, je ramasse la clé et je retourne le plus vite possible vers l’endroit où j’ai garé ma voiture. J’évite au maximum de me retourner, pour ne pas risquer d’être reconnu si des promeneurs viennent de la rue qui conduit au village : au pire, ils ne verront que mes fesses et j’espère qu’ils n’auront pas l’idée de se lancer à ma poursuite...
J’arrive enfin à proximité de l’ancienne chapelle, le cœur battant à toute allure. Au moment où j’ouvre la porte de la voiture, j’entends à nouveau des éclats de voix et je me retourne : cette fois, ce sont bien des promeneurs qui se dirigent dans ma direction, mais les mirabelliers me dissimulent encore plus ou moins à leur vue. Je me jette sur mes fringues, mais je n’arrive pas à trouver mon slip, qui a dû glisser sous le siège. Tant pis, j’enfile mon short sans rien dessous et je démarre aussitôt...
Quelques minutes plus tard, je croise le groupe de promeneurs qui remarquent sans doute que je suis torse nu au volant, mais qui ne réagissent pas. Je l’ai échappé belle et je rentre chez moi, bandant à mort sous mon short...