Auto-stoppeur plumé
par Auto-strip le, 21/08/2009Ces échanges me rappellent une histoire qui m’est arrivée en août 2003, au moment de la canicule. Après avoir passé quelques jours de vacances dans le Midi, je faisais du stop sur l’autoroute, au niveau du péage de Lyon. Une voiture s’arrête à ma hauteur, avec deux jeunes mecs à bord. Je leur explique que je cherche à rentrer à Metz. Le plus âgé, Yann, me dit : «Nous, on va à Paris, mais on peut t’emmener jusqu’à l’aire de stationnement de Beaune si tu acceptes de participer aux frais d'essence et de péage». Je réponds : «Pas de problème».
Arrivés à Beaune, je m’apprête à payer, mais je n’arrive plus à trouver mon portefeuille, qui contenait mes papiers et le peu d’argent que j’avais sur moi. L’ai-je perdu sur mon lieu de vacances ou me l’ont-ils piqué pendant que je m’étais assoupi sur la banquette arrière ? Je n’ai guère le temps d’y réfléchir car Yann se montre presque menaçant: «Tu n’espères pas t’en tirer comme ça, j’espère ? Voilà ce qu’on te propose : on se fait une partie de strip-poker ; si tu gagnes, tu ne nous devras plus rien, mais par contre, si tu perds, on se remboursera avec tes affaires, OK ?»
Je sens qu’il est inutile de discuter et je suis bien obligé d’accepter… La partie s'engage dans un coin tranquille à l'écart de l'aire de repos, derrière le motel. Au début, pour gagner du temps, je propose de jouer mon sac de voyage et tout ce qu’il contient. Yann accepte sans discuter et j’ai même l’impression qu’au début, il me laisse un peu gagner pour me mettre en confiance… Puis, le sort se retourne contre moi : après avoir perdu mon sac et toutes mes affaires de rechange, je dois ôter tour à tour mes baskets, mes chaussettes, mon t-shirt, mon jeans et mon slip : me voici à poil devant eux !
Je tente encore de plaisanter : «Ben voilà, j'ai perdu ! Mais vous allez quand même me laisser quelque chose, non ?» - Alors, Yann me tend mes clés en disant : «Je pense que tu en auras besoin pour rentrer chez toi, non ?» - Puis, il se dirige vers le coffre de sa bagnole, d’où il sort un ridicule béret de marin à pompon rouge et une vieille paire d’espadrilles qu’il me lance en rigolant : «Les espadrilles, tu vas en avoir besoin car il te reste encore un bon bout de route à faire, et elles te permettront de courir plus vite si tu fais une mauvaise rencontre ! Et le béret, il te servira pour protéger ta tête du soleil, à moins que tu ne préfères l'utiliser pour cacher autre chose»…
On en parle sur le forum